Dans l’attente d’un logement social et en pleine crise sanitaire, une famille avec trois enfants dont un bébé, est confinée dans le 18ème arrondissement de Paris dans seulement 11 m².
Un confinement injuste pour certains
Il est évident que pour pouvoir se loger sur la Capitale, il faut être doté de beaucoup de patience. Mais en plein confinement, l’accès au logement est un problème encore plus complexe que d’habitude. Effectivement, la période peut être encore plus compliquée pour celles et ceux qui ne disposent pas d’un lieu de vie adapté à leurs besoins.
C’est malheureusement le cas de ce foyer dont la situation est expliquée par le journal Le Parisien. Martial, son épouse et leurs trois enfants sont actuellement logés dans un appartement de 11 m² situé rue d’Orsel dans le 18 ème arrondissement de Paris. Ils vivent donc à cinq dans cet espace réduit depuis la naissance, en plein confinement, de leur dernier enfant.
Une organisation impossible
La famille essaye de s’organiser pour rendre l’espace vivable en ces temps particuliers, mais la tâche est très difficile.
“Les enfants commencent à stresser car ils n’ont pas de place pour jouer ou faire des activités et on ne peut pas sortir acheter un parc. Mais le pire c’est que dans ce petit espace dès qu’un enfant se réveille, il réveille les autres alors on dort à peine quelques heures. Il faut gérer les enfants dès 6 heures, éviter qu’ils ne se frappent ou jettent des choses. C’est très difficile lorsqu’il faut aller aux toilettes ou leur donner la douche. De plus on n’a qu’une seule fenêtre où l’air ne circule pas. On a du mal à respirer”, explique Maria, la mère de famille.
La détresse face à la lenteur du système
Et pourtant, Martial, avait déposé il y a quatre ans sa demande de logement social. Le père de famille qui est obligé de dormir dans un hamac traversant la pièce révèle que : “En mairie on me répond que mon dossier est bon et pourtant rien ne bouge. J’ai même engagé un avocat le mois dernier pour saisir de nouveau le préfet d’une demande de droit au logement opposable.” Il est donc toujours en attente d’une réponse de la ville de Paris.
Du côté de l’administration parisienne, on déclare que ” la famille a été reconnue par la justice prioritaire Dalo le 11 mai 2017.” L’adjoint d’Anne Hidalgo qui est en charge du logement rajoute que : “L’Etat, comme la loi l’y oblige, s’est engagé à la reloger sur son contingent dans les six mois. Le relogement n’ayant pas eu lieu, nous avons interpellé à deux reprises le préfet d’Île-de-France, par courrier.”
Mais en raison du confinement, tous les processus sont interrompus. L’adjoint rajoute que : “Les candidats ne pourraient pas visiter les logements ou déménager compte tenu des mesures de confinement.” La famille va donc devoir patienter encore jusqu’au déconfinement.