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. 2003 (couverture rigide) et 2014 (livre de poche). .
Dans Crise financière, contagion et confinement: de l'Asie à l'Argentine, répond aux préoccupations importantes concernant la compatibilité des économies émergentes avec les marchés financiers mondiaux intrinsèquement volatils. Desai est professeur de systèmes économiques comparatifs Gladys et Roland Harriman et directeur du Center for Transition Economies de la Columbia University. Elle adopte un cadre comparatif centre-périphérie pour explorer à la fois l'origine et la résolution des crises financières, en présentant des éléments provenant des États-Unis, du Japon, de l'Union européenne et de diverses économies de marché émergentes. La forme non technique du livre intéressera non seulement les chercheurs et les étudiants, mais également les praticiens.
La perspective comparative de Desai souligne les différences entre les grandes économies développées et les petites économies de marché émergentes. Par exemple, elle déclare que «le meilleur moyen de contrecarrer l’afflux de capitaux des économies emprunteuses de la périphérie pour absorber les entrées de capitaux est de se pencher sur l’état de préparation des économies du centre pour attirer volontairement ces flux et maintenir une croissance économique stable. «Tout au long du livre, Desai a formulé des critiques provocatrices contre les prescriptions de la politique du Fonds monétaire international (FMI) visant à maintenir la libre circulation des capitaux dans les économies en crise.
Le livre fournit un compte rendu critique des crises financière et économique qui ont affecté négativement l’Asie du Sud-Est, la Russie, l’Amérique latine et d’autres régions à la suite de la dévaluation du baht thaïlandais en juillet 1997. Rappelant l’histoire de la crise financière est-asiatique de 1997-1998, également appelée «contagion asiatique», Desai affirme que l’ouverture de la région à la libre circulation des capitaux a été encouragée par les prêteurs privés et institutionnels du centre développé de l’économie mondiale dirigé par les États-Unis. Des turbulences financières ont finalement éclaté dans les économies périphériques plus petites et vulnérables. Les dislocations comprenaient la défaillance de la dette publique russe et la dévaluation du rouble en août 1998, la dévaluation du real par le Brésil en février 1999 et la Grande Dépression argentine de 1998-2002.
Le thème panoramique de Desai contient quatre propositions clés. Premièrement, certaines économies, comme celle des États-Unis, sont mieux préparées à se remettre d'un ralentissement ou d'une récession que les petites économies périphériques.
Deuxièmement, les problèmes économiques des années 90 dans les pays développés étaient d'origine locale et résolus au niveau national. En revanche, les crises financières des économies périphériques ont pour origine des frontières extérieures.
Troisièmement, l'ouverture prématurée des économies de marché émergentes aux flux de capitaux en provenance du centre développé reposait sur l'hypothèse que ces économies périphériques avaient une capacité d'absorption similaire à celle des économies développées. Le centre développé a ignoré le manque d’institutions et de pratiques institutionnelles nécessaires aux économies émergentes pour que les investisseurs et les emprunteurs puissent bénéficier à long terme des flux de capitaux.
Quatrièmement, la préférence du FMI pour les flux de capitaux dans les économies de marché émergentes; ses prescriptions habituelles d'austérité fiscale et monétaire dans les économies balayées par la crise; son manque de flexibilité pour initier des réponses politiques spécifiques à chaque pays; et son insistance sur des arrangements tels qu'un taux de change flottant, la libre circulation des capitaux et l'indépendance de la politique monétaire créent tous une vision négative de son programme politique en ce qui concerne la libéralisation du compte de capital dans les économies de marché émergentes. Selon Desai, les crises des années 90 représentent le coût de l'extension de la mondialisation financière que doivent subir les économies périphériques pour pouvoir en tirer les bénéfices éventuels.
À la différence des économies développées, les économies de marché émergentes évoquées dans le livre ont facilité les crises financière et monétaire en déstabilisant les flux de capitaux étrangers. Ces économies ont eu du mal à respecter les prescriptions de la politique du FMI, qui ont intensifié les replis induits par les sorties de capitaux à court terme. L'auteur présente des modèles montrant les effets de la volatilité des flux de capitaux à court terme lors du déclenchement de crises financières et de la contagion.
Desai fait valoir que l'on ne peut pas s'attendre à ce que les économies de marché émergentes dotées d'institutions faibles et d'une marge de manœuvre politique se développent sans crise, dans un monde caractérisé par une mobilité sans restriction des capitaux et des taux de change flottants. Le livre se concentre sur les crises financières tout en reconnaissant que le FMI a un bilan discutable en matière de sauvetage des économies en crise. Desai soutient que la mondialisation financière est un processus complexe qui peut être destructeur. Elle présente une autre approche permettant aux prêteurs des pays développés et aux emprunteurs des économies périphériques de bénéficier des avantages collectifs des flux de capitaux mondiaux.
Le livre se termine par trois recommandations pour le FMI:
- Concevoir un cadre politique souple fondé sur le suivi des faiblesses du secteur financier des pays emprunteurs par le FMI.
- Adopter des régimes de taux de change flottants, soutenus par des contrôles sélectifs du compte de capital, qui conféreront une autonomie de politique monétaire aux banques centrales des marchés émergents.
- Régler le règlement de la dette au cas par cas en engageant soit officiellement le FMI dans le financement du plan de sauvetage, soit, de préférence, des négociations informelles en coulisse.
La pression externe exercée par le FMI dans les dispositifs de sauvetage de la crise avec une mobilité des capitaux libre n'a pas entraîné de réforme rapide des insuffisances du secteur financier dans les économies périphériques. Ces lacunes disparaîtront à des vitesses variables selon les pays car les gouvernements reconnaîtront que les nouvelles pratiques et institutions de l'économie de marché de style anglo-américain méritent d'être modifiées et détruites par les mécanismes traditionnels qui limitent les gains collectifs tirés de la libre circulation des capitaux mondiaux.
En résumé, Crise financière, contagion et confinement incite les praticiens de l’économie et des finances à mieux comprendre les crises financières et les réponses politiques correspondantes du FMI. Bien que rédigé à l'origine en 2003, le livre reste d'actualité. Les praticiens bénéficieront d'une prise de conscience accrue des causes, des similitudes, des différences et des remèdes potentiels liés à ces événements financiers dévastateurs.
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